English | Español

Bref historique | Objectifs | Conseil de fondation | Financements | Mention d'excellence
Sessions internationales | Sessions régionales et nationales | Séminaires d'experts
Thématique | Perspectives régionales | Les dossiers du CIFEDHOP | Contributions à l'Examen périodique universel
Introduction | Plateforme de suivi de l’EPU | Se connecter
Statistiques et indicateurs | Études et recherches| Orientations, politiques et programmes| Pratiques innovantes

Centre international de formation à l'enseignement des droits de l'homme et de la paix

logo

Rapport de la 16e session internationale du CIFEDHOP

 

Genève, du 5 au 11 juillet 1998

Thème
Droits de l’homme et pluralisme culturel le défi d’une éducation démocratique

Table des matières | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13

4.2Principes et mise en oeuvre du droit international des droits de l'homme.

Yves Lador, conseiller auprès du Cifedhop

Première partie

Après s'être familiarisés avec plusieurs instruments juridiques de droits de l'homme, les participants se sont interrogés sur les rapports que l'on entretient avec le droit et sur la spécificité et le contenu de droits de l'homme. Le droit international des droits de l'homme leur a été présenté, ainsi que la catégorie plus particulière des droits culturels, thème de la semaine.

Contenus émergents, moments forts et problématiques.

Les droits de l'homme ne sont pas seulement des notions historiques et morales, mais aussi des notions juridiques applicables de différentes manières.

En introduction, les participants ont évoqué les multiples recours possibles au droit, dans le quotidien de chacun, quel que soit le continent où ils vivent. De ce fait, trois types de relations ont émergé:

  • le droit n'est pas appliqué, mais il est réclamé par principe : relation de légitimation;
  • le droit est utilisé pour fonder des relations entre des personnes ou des activités : relation d'organisation;
  • le droit est utilisé comme recours après une injustice : relation de réparation.

Depuis 1948, le droit international des droits de l'homme (DIDH) a fait passer les revendications de droit "naturel" - que l'on sent comme une force en soi, a dit une participante - dans le droit positif international, par le développement d'instruments juridiques (Déclaration, Convention, etc) et d'institutions de mise en œuvre (Commissions politiques, comités, rapporteurs spéciaux, cours internationales, etc).

Le professeur Bokatola a démontré comment un droit en vient à entrer en vigueur, en utilisant l'image d'un fruit. Ainsi, un droit est d'abord élaboré au sein d'une instance internationale reconnue, comme la Sous-commission dépendant de la Commission des droits de l'homme. C'est un droit en devenir, un droit en grain. Ce droit est ensuite proposé aux États, le plus souvent par la procédure allant de la Commission des droits de l'homme à l'Assemblée générale des Nations Unies, dans une Déclaration, une Recommandation ou un projet de Convention. C'est un droit vert, presque prêt, mais pas encore consommable. Enfin, quand un droit arrive au terme de son processus de maturation, c'est qu'il a été adopté et qu'un nombre suffisant d'États l'ont ratifié pour qu'il entre en vigueur, c'est qu'il devient vraiment une obligation pour ces États. C'est un droit mûr.

Toutes ces étapes d'élaboration montrent que les droits de l'homme sont l'aboutissement d'un processus. Ce ne sont pas des utopies dont il faudrait patiemment attendre la venue, mais des instruments, terme très approprié forgé par les juristes.

Les droits de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 sont des droits reconnus pour toute personne de par le monde. L'importance de cette Déclaration, fondation du droit international des droits de l'homme, lui donne même le poids d'une coutume internationale. De ce point de départ: sommes-nous dans une situation d'état de droit, dans un État démocratique qui est, en principe, respectueux des droits de l'homme?

* Si la réponse est non : les droits reconnus dans le droit international des droits de l'homme apporteront une légitimité juridique aux arguments moraux et politiques qu'il faudra mettre de l'avant pour faire pression et pour faire avancer le rapport de force, en faveur du respect des droits fondamentaux.

* Si la réponse est oui : il faut alors examiner à quelles obligations l'État s'est lié, face à la communauté internationale des États, par exemple: cet instrument international de droits de l'homme a-t-il été ratifié ?

* Si la réponse est non ou si l'article concernant le droit concerné souffre d'une réserve de la part de l'État en question : la situation est semblable à celle de droit non reconnu; dans ce cas, il faudra faire pression. S’il faut surmonter une réserve, le reste de la Convention ratifiée devrait aider à donner plus de poids à l'argumentation.

* Si la réponse est oui, il faut analyser le droit pour en déterminer la portée et les limites définies par le droit international, afin de déterminer à qui s'adresser pour la mise en oeuvre. Rappelons-nous que le judiciaire (national ou international) n'est pas le seul recours existant. Il y a le politique, la société civile ainsi que les instances para-judiciaires.

Les droits culturels, thème d'étude de la semaine, sont une catégorie des droits de l'homme, comme il en existe d'autres, comme les droit sociaux, les droits politiques, etc. Les droits culturels ont été peu développés de façon explicite, mais ils sont bien présents dans les droits internationaux reconnus (positifs). Ils s'appliquent universellement, c'est-à-dire aussi bien aux majorités qu'aux minorités. Il ne peuvent être utilisés pour violer d'autres droits fondamentaux. Il y a trois types de droits culturels:

  • les droits individuels classiques relevant de la culture;
  • les droits de participation et de jouissance de la culture;
  • les droits à l'identité culturelle.

Ces droits s'appliquent pour :

  • les individus (comme l'essentiel des droits fondamentaux);
  • les peuples (compris comme l'ensemble des individus regroupés dans un État);
  • les groupes (droits en émergence pour la catégorie des peuples autochtones ou, dans certains cas, pour des minorités nationales en Europe).Retour
Deuxième partie
Table des matières | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13

 

Plan du site | Crédits| © CIFEDHOP