Centre international de formation à l'enseignement des droits de l'homme et de la paix
Table ronde : diversité et complémentarité des approches sectorielles
L’éducation primaire et secondaire
Marrakech, 16 et 17 juillet 2009
Éviter le double discours
Depuis les années 80, les orientations de l’éducation sont largement influencées par des organisations internationales à vocation économique – en particulier l’OCDE et les institutions de Bretton Woods - dont les politiques internes des États se font le relais, assurant du coup la meilleure adéquation possible de l’École aux impératifs de l’économisme ambiant, credo des décideurs et des planificateurs de l’éducation inscrits dans une logique de concurrence.
Parallèlement, dans un autre registre, d’autres organisations internationales font la promotion d’une éducation fondée sur des notions telles la justice sociale et le respect des droits de l’homme, plaidant ainsi pour une École aux valeurs universelles visant l’élimination à terme des inégalités socioéconomiques sources d’injustice et de tensions sociales. L’on reconnaîtra dans ce discours l’écho du Conseil des droits de l’homme, de l’UNESCO, entre autres, et de nombreuses OING.
Ces deux tendances, a priori difficilement conciliables, placent l’École devant des choix qu’elle n’est pas en mesure de faire seule puisque ses orientations sont déterminées par les pouvoirs politiques en place. Or, comme on peut assez facilement l’observer, ceux-ci surfent assez facilement sur une rhétorique émaillée de bons mots à l’endroit d’une éducation citoyenne tout en promouvant des orientations axées sur l’économie de la connaissance et l’obsession de la performance. Ce double discours crée non pas seulement de la confusion, mais encourage des interventions éducatives sans unité de sens qui essaient de faire bon ménage avec la diversité des intérêts catégoriels qui se disputent le contrôle de l’éducation tantôt perçue comme bien commun tantôt soumise à des intérêts privés.
Pour des politiques de l’éducation conséquentes
Pour des politiques de l’éducation conséquentes En effet, si tant est que l’on estime que l’École – au sens large du terme – demeure encore à ce jour le plus important levier de transformation sociale que nous possédions -; si tant est que l’on pense également que les droits ont été proclamés par la communauté internationale pour participer d’une telle transformation,convenons que les politiques éducatives, en tant qu’expression de la voix d’un État membre de cette même communauté, devraient être une porte d’entrée légitime de l’éducation aux droits de l’homme. C’est ce à quoi en toute logique nous devons prétendre.
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