Vers une déclaration sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme
Dès sa création par la Résolution 60/251 de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York, le 15 mars 2005, le Conseil des droits de l’homme s’est vu demander de donner une place importante à l’éducation aux droits de l’homme. Le § 5 de la Résolution 60/251, qui dresse la liste des tâches et d’objectifs du Conseil, précise dès son point a) que le Conseil doit «promouvoir l’éducation et la formation dans le domaine des droits de l’homme». L’éducation aux droits de l’homme est donc placée en tête des tâches du Conseil.
Lors de la 6e session du Conseil des droits de l’homme, tenue en septembre 2007, le Maroc et la Suisse demandèrent au futur organe d’experts du Conseil (le « Comité consultatif », en instance de création) de préparer un projet de « Déclaration sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme », en sollicitant l’avis des institutions internationales et nationales ainsi que les ONG intéressées. Un rapport sur l’avancement des travaux devrait être déposé à la session principale de 2009.
Il s’agit d’une initiative qui vise à diffuser et à faire connaître les droits de l’homme à large échelle, une nécessité qui s’impose à la lumière de sombres réalités du monde contemporain comme la pauvreté, les conflits, le terrorisme, la violence d’État, les inégalités et la mauvaise gouvernance, de rappeler le Prof. B. Ramcharan, de la Chaire suisse des droits de l’homme et l’un des premiers et des plus fervents promoteurs de ce projet de déclaration
Les experts conviés par le CIFEDHOP ont examiné cette proposition et tracé ce qui à leurs yeux devraient être les grandes lignes de la proposition suisso-marocaine adoptée par consensus.
L’économie générale de ce projet de déclaration sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme se veut rassembleuse, fédérative, au-dessus des clivages régionaux et des intérêts particuliers d’un État par rapport à un autre, d’affirmer Mme Murielle Berset-Kohen, Ministre auprès de la Mission permanente de la Suisse auprès des Nations Unies. Mais l’intention - louable au demeurant - ne devrait pas suffire à faire avancer concrètement le dossier. Celui-ci devra être documenté le mieux possible de manière à en démontrer l’importance et la nécessité. D’où l’intérêt d’un regard réflexif. Des propositions concrètes devront être analysées et débattues de manière à ce que le projet soit le plus porteur possible.
Les experts ont pris bonne note du projet de déclaration qui, selon eux, devrait se construire autour des grands repères suivants :