Table des matières
Présentation
Constats
Principales composantes du droit à l’éducation
Quelques éléments de problématiques
Quelques exemples d’expériences prometteuses
Conclusion : l’éducation, bien commun de l’humanité ?
Conclusion : l’éducation, bien commun de l’humanité ?
La notion de bien commun de l’humanité renvoie à la volonté de partage et de préservation de la mémoire. Elle exprime un choix de valeurs consenties au nom de l’intérêt supérieur du genre humain.
Malgré toutes les exhortations qui en appellent à la création d’un monde meilleur, plus juste et responsable, l’éducation demeure à ce jour une des parentes pauvres du bien commun de l’humanité. L’esprit affranchi du joug de l’ignorance par l’éducation, le savoir en tant que gage d’émancipation et de prospérité, voilà pourtant de nobles affirmations qui mériteraient bien d’être inscrites au nombre celles qui militent en faveur de la qualité de la vie sur terre. Quelles peuvent bien être les raisons qui y font obstacle ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la situation problématique du droit à l’éducation dans le monde actuel. Ces facteurs sont complexes et interagissent les uns avec les autres dans des contextes sociaux, politiques, économiques au demeurant fort différents à l’échelle planétaire. Néanmoins, un certain nombre de ces facteurs sont connus. Ils ont été maintes fois soulignés dans des travaux scientifiques, lors de rencontres internationales et par nombre d’ONG. Notons, à cet égard, le manque de volonté politique commune et réelle des États en vue d’éradiquer l’analphabétisme, l’inégale distribution des richesses, la pauvreté endémique de certaines sous-régions à l’échelle mondiale, les conflits armés, etc. À ces facteurs d’ordre politico-économique s’ajoutent, au plan éducatif, l’insuffisance observée d’une éducation aux problématiques mondiales en formation initiale et continue des enseignants, le côté accessoire des activités de formation à l’éducation aux droits de l’homme et à la paix dans les curricula scolaires. Ajoutons à ces impedimenta le fait que dans les pays pauvres, les données nécessaires à l’évaluation de l’état de l’éducation font cruellement défaut. Dans ce cas, l’absence de portraits descriptifs détaillés constitue un frein sérieux à la mise en œuvre de mesures visant à promouvoir et à assurer l’éducation pour tous.
L’éducation pour tous est la porte ouverte au bien-être de l’esprit et du corps. Ne fut-ce que dans ce sens et parce l’être humain trouve partout sur terre son semblable, cette éducation ne devrait-elle pas être proclamée bien commun de l’humanité ? Les exemples d’expériences prometteuses que nous évoquions plus haut ne devraient-ils pas nous inciter en ce sens ? N’y a-t-il pas lieu d’inviter la «communauté internationale» à prendre ses responsabilités et à donner un sens réel à cette affirmation inscrite dans le préambule de la DUDH : «Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde» ? Ces mots du Secrétaire général des Nations Unies invitent à prendre la mesure d’une telle ambition : «Oui, la Déclaration constitue notre proclamation commune des droits de l'homme mais malheureusement, il lui reste encore à devenir notre appel commun à l'action. Des violations des droits de l'homme restent une réalité largement répandue que nous n'avons pas pu - et dans certains cas pas voulu- éradiquer.»(15) Après l’examen de conscience, des actions mobilisatrices pour l’avenir ?
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(15) Discours prononcé le lundi 16 mars 1998, à Genève, lors de l'ouverture de la 54e session de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies. Internet : http://www.droits-de-lhomme.ch/075K_Annan_2.htm (consulté le 30 mars 2000). Retour